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Photo du rédacteurLauren Eloyna

De Bourgogne à Montréal.



Belvédère du Mont-Royal - Montréal
Tout commence en 2017, en Bourgogne, 25 ans, en couple, diplôme en poche, CDI signé, une maison et Rose, mon Yorkshire toy d’1kg200. Aventurière dans l’âme, l’appel des voyages et de vivre autre se présente. Je voulais vivre à l’étranger.
Mais connais-tu l’addiction de Montréal ? Ou tu te sens étrangement bien, apaisé, moins oppressé qu’en France. Ou, avec le temps, tu chope un incroyable accent que tu le veuille ou non dont tu n’arrives plus à te séparer et tu vas aller parler de « chandail », « boîte à lunch », conduire un « char », jurer à coups de « tabarnak » et « ostie » et aller bruncher les dimanches avec ton « chum ». Ça y est, tu y es. Et, quand ton corps s’habitue à cet élément étranger, qu’il survit par un ressentie -30°C, c’est fini, tu es accroc. Rassure-toi, on vit très bien avec !


Le Canada, le Québec, Montréal on ne connaissais pas, on c’est vraiment lancer dans l’inconnu. Pourquoi le Canada ? C’est le voyage, mais le confort de la langue en plus. Le fait d’être dans une région francophone à l’autre bout de l’océan quand tu n’es pas bilingue sa ma rassuré les premiers mois d’expat ! Le Québec c’est aussi l’eldorado la terre de tous les possibles. Un lieu ouvert au travail et à la diversité (non ce n’est pas un mythe c’est bien réelle). Contrairement en France ou il y a peu d’opportunités de travail. Les esprits très fermés. Il faut avoir tel diplôme pour rentrer dans telle case, les médias, le racisme, l’homophobie, l’insécurité en tant que femme, je me sentais comme oppressé et ce sentiment de ne pas être à ma place.

Alors en Juin 2018, PVT en poche, nous partons, mon conjoint, Rose, ma dog-trotteuse et moi, je met ma vie dans 2 x 25kg de valises, c'est comme si tu avais une deuxième chance de reprendre ta vie à zéro. Je ne voulais pas arriver au Québec et être ce ‘‘maudit Français’’ comme les québécois nous appellent. Je voulais au contraire m’intégrer à une nouvelle culture, un nouveau pays. Ont s’entend, plus facile à dire qu’à faire. Les premiers mois il faut s’habituer à ce changement et les habitudes sont difficile à changer !


UN MOIS D'ADAPTATION

Une fois sur place, personnellement il m’a fallu un mois d’adaptation, pas plus. On a d’abord posé nos valises dans notre Airbnb pour deux semaines, dans le quartier français « Le plateau ». C’est allé très vite, après avoir visiter tous les quartiers de Montréal à pied en trois jours et après quelques visites d’appartements, en deux semaines, on avait emménagé dans le quartier Downtown (centre-ville) de Montréal. Il faut dire que là-bas, c’est super simple, on ne demande pas de garant, pas de caution, c’est tout juste si on te demande ton job – d’ailleurs on n’en n’avait pas ! Rien à voir avec la France où il faut se mettre à nue pour trouver un logement. J’étais déstabilisé que tout soit tellement plus simple, le fonctionnement est à l’opposé de ce que je connais. Par exemple, la loi canadienne empêche toute discrimination que ce soit à l’embauche ou dans l’accès au logement. Chacun part avec les mêmes chances et il n’y a pas de barrières à l’entrée. Ainsi, le dépôt de garantie est illégal. Il n’y a que trois critères pour pouvoir avoir un logement : être solvable, avoir un travail en perspective et être propre. Après, c’est premier arrivé, premier servis. (Non je n’invente pas, c’est bien réel)


LE TRAVAIL ICI AUSSI C'EST EASY

Ce n’est pas comme en France, il n’y a que deux semaines de préavis pour quitter ta job, Donc, super simple, je suis arrivée, j’ai trouvé un appartement, je suis allée chercher mon NAS, un numéro d’assurance sociale, d’ailleurs c’est la première chose à faire quand tu arrives sur le territoire qui te permet de travailler et ensuite, j’ai ouvert un compte en banque, – passé ma première entrevue – un entretien – et, une semaine plus tard, j’avais le job ! Bon, avant l’étape de passé mon premier entretien on c’est laisser 2 mois de farniente quand même pour découvrir Montréal, la région et aussi un week-end à New-York avant d’attaquer la vraie vie.

MONTRÉAL ET LA MÉTÉO

3 ans plus tôt, je débarque à Montréal, c’est l’été. Alerte canicule, Il fait plus de 40°C. (je le dis pour les personnes qui croient que les 4 saisons n’existent pas au Canada !) On a eu la chance de pouvoir avoir deux mois pour chiller dans les parcs, découvrir les festivals, bref la culture locale. Et c’est dingue ! Je me souviens que tout était étonnant, les gens n’étaient pas stressés, ils étaient même zen et bienveillants. Je me suis sentie bien. J’étais accueillie comme… une française qui viens d’arriver mais où ont va quand même te faire confiance et te donner une chance de ne pas être une maudite française. Tout le monde était gentil, l’air plus pur, un environnement cosmopolite …
Trois ans plus tard, c’est ce même sentiment de bien-être que je ressens. Mais quand ton premier hiver approche et qu’on te rabâche sans cesse « Prépare toi l`hiver c’est moins l’fun ! » l’étape la plus importante c’est de de s’équiper pour le froid ! Parka technique, « tuc » – mot québécois pour désigner le bonnet –, moufles –parce que c’est plus chaud que les gants –, bottes de neige, l’équipement est une question de survie. J’ai aussi appris à faire la différence entre la température extérieure et la température ressentie. En gros, la température ressentie est le plus important, crois-moi ! Ce qui est géniale c’est que c’est un froid sec et non humide fais que je le supporte mieux qu’un 0°C humide de Bourgogne. Mais dans le fond, Tout n’est qu’une question d’adaptation, on s’habitue à tout. On apprend aussi à s’habiller en mode oignon, plus tu mets de couches mieux c’est ! Et… j’ai vite oublier le mot « stylé » pendant ces 5 mois d’hiver, française qui se respecte, j’ai tenté mais j’ai préféré vivre !

Sinon, oui, il y a de la neige, beaucoup de neige mais j’y suis habitué, Ce qui est vraiment différent, c’est que la pluie n’existe pas, les nuages y restent rarement. Quand il ne neige pas, il fait un soleil éclatant dans un ciel bleu sans nuage. C’est tellement lumineux, les couleurs sont si belles ! Quoi qu’il en soit, malgré les températures hallucinantes, les Québécois n’ont pas froid aux yeux. Peu importe la météo, c’est vivant, il y a toujours du monde dehors.

SINON, PARLONS QUÉBÉCOIS

Oui, on parle la même langue, mais ce n’est pas tout à fait la même langue. Il y a l’accent bien sûr, les anglicismes aussi, les expressions et les mots en vieux français. Au début, j’étais perdue, je ne comprenais pas. Je me suis sentie seule. Je m’étais préparée pourtant, j’avais appris que ‘‘s’asseoir’’ ça se dit ‘‘tire-toi une bûche’’, mais en fait c’est un cliché ou alors si tu vas dans les campagnes. Je ne l’ai jamais dit en 2 ans. Mais c’est ok, C’est une nouvelle culture, avec un nouveau vocabulaire. Le plus simple c’est de poser la question, simplement. Ne soit pas ce « maudit Français » Inspire toi plutôt de la bienveillance des Québécois. Et honnêtement, ils parlent mieux français que nous, ils ont juste un vocabulaire que nous avons oublié. Mais que tu le veuille ou non, petit à petit les réflexes changent. Chez moi, les pas se sont transformés en Pô. Pour mon conjoint c’est ce « correct » très québécois qui est ressortie !

LE TRAVAIL

Là où le Français aime débattre et s’imposer, le Québécois lui a horreur du conflit et de la confrontation. Ca aussi a été une phase d’adaptation ! Il y a aussi l’image qu’ont les Québécois du Français. Nous sommes perçus comme arrogants et hautains, on ne va pas se voiler la face, OUI c’est vrai. En fait, il y a une énorme différence de communication verbale et non verbale. Le Français, a une attitude qui peut paraitre trop directe ! Que les Québécois sont plus détendus, bienveillant, ils emploient systématiquement le tutoiement… Ici ont ne peux pas dire à quelqu’un que son travail ‘‘n’est ni fait, ni à faire’’, ça ne se dit pas ! Et puis, il faut faire très attention à ne pas braquer un Québécois. Ici, il faut être beaucoup plus positive dans la conversation.
Sinon, c’est vrai, au Québec, on trouve un job facilement et on est employé en un rien de temps. Pour ma part entre la recherche d’emploi et le premier jour de travail il c’est passer 2 semaines. Tout est plus ouvert et accessible. Lorsqu’on passe une entrevue on ne nous questionne pas sur tes diplômes, mais sur ce que tu peux apporter à l’entreprise.
Comme aux États-Unis, il y a une forte culture de la performance. Là où la France a un Code du travail très protecteur des employés, ici c’est le régime sec.
Adieu les 5 semaines de vacances, ici c’est deux semaines de vacances par an, la pause lunch ce fait en express, et on peut se faire virer en un claquement de doigts, du jour au lendemain.
Malgré tout, j’aime cette liberté et cette culture de ‘‘on est contents d’aller travailler". Et « si je ne suis pas heureuse, je peux facilement quitter mon job et en chercher un autre… »

MONTRÉAL-ADDICT

À Montréal, j’ai toujours l’impression d’être en vacances. Il y a toujours quelque chose à faire. Ski de fond, raquette, patins à glace, festivals, randonnée et tout ça en ville… C’est très dynamique. Chaque saison a son charme, les gens sont plus patients, moins aigris, ils ne se plaignent pas… en tout cas je me sens mieux ici, je me sens plus moi-même. À Montréal, j’ai trouvé un équilibre de vie. On travaille beaucoup, mais on peut s’évader facilement. Montréal a les avantages d’une grande métropole et ceux d’un village.
Alors ça y est, je suis complètement Montréal-addict, en fait pas tout à fait. Ma maison est ici aujourd’hui, mais ça ne m’empêche pas d’adorer la France, Je suis et je reste française. Mon projet est de devenir franco-québécoise et j’estime être chanceuse d’avoir accès et de pouvoir avoir cette double nationalité. Je trouve sa beau… Montréal c’est le mélange des genres et des cultures, bref le ’’Melting Pot’’, comme j’aime le dire, et je me sens « théoriquement française et pratiquement québécoise ». C’est une sorte de joyeux bordel décontracté.
Parc national du Mont-Mégantic

On part, et on n’en revient pas. Mais restons lucide, Montréal ou ailleurs, le paradis n’existe pas. Bien que ce soit dans cette ville unique en son genre, que je crois avoir trouvé le meilleur équilibre de vie.

LED.



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